Pendant mon congé de paternité, entre deux couches à changer et deux siestes pour refaire mes énergies, je songeais parfois à ma pratique privée. Je pensais aux gens que j'accompagne, mais aussi aux aspects un peu plus techniques de la chose. La publicité, mine de rien, en est une grosse partie. J'ai l'opportunité d'avoir des collaborateurs exceptionnels qui m'ont permis rapidement de pouvoir vivre uniquement de ma pratique. Toutefois, pour arriver à me faire connaître et créer ces collaborations, beaucoup d'efforts ont dû être investis. Vous en êtes les premiers témoins : Facebook a été mon premier lieu de publicité. Que ce soit à travers les capsules vidéo que je produisais régulièrement au moment du lancement de mon entreprise, ou à travers les multiples articles que je repartageais et, bien sûr, à travers la publicité que je me paye mensuellement. Malheureusement, Meta a pris la décision de bloquer le repartage des nouvelles du Canada, car des multimilliardaires aux États-Unis ne considèrent pas que de payer quelques centaines de millions de dollars en redevance aux médias qui pullulent normalement sur leur réseau est un investissement légitime. Dès ce moment, mon activité a drastiquement baissé sur ma page. J'ai eu beaucoup moins de temps pour l'animer au courant de l'été pour de multiples raisons. L'une des principales était le conflit de valeurs provoqué par cette décision. D'une part pour avoir une visibilité je me dois d'être présent sur les réseaux sociaux, d'autre part j'ai un énorme malaise d'investir de l'argent dans une compagnie qui, à mon avis, agit comme un truand. J'ai donc profité de mon congé de paternité pour tout mettre sur pause. Force est d'admettre que je n'ai pas trouvé de solution miracle. Me payer de la publicité pour avoir une couverture publicitaire aussi large que celle offerte par Facebook nécessite des investissements de plusieurs milliers de dollars. En attendant d'avoir le capital nécessaire, pas le choix de répartir mes publicités et d'animer mon Facebook. Alors, comment faire pour déjouer un géant? Depuis plusieurs jours, je songe à comment animer ma page sans que ce soit énergivore de mon temps.
Je jongle avec plusieurs idées : repartir les capsules vidéo, cette fois-ci en commentant l'actualité. En gros, lire une nouvelle et la réfléchir avec vous. D'autres capsules vidéo pour partager mon expérience de la paternité? Peut-être, si l'intérêt est là. Oui bien sur repartager les créations d'Humain avant tout et autres outils du genre peuvent être intéressant, mais ce n'est clairement pas suffisant pour rendre ma page intéressante. Créer ces outils? Définitivement pas les capacités technologiques pour le faire. C'est à ce moment qu'une idée a germé dans mon esprit. Si Facebook bloque le partage de nouvelle, la compagnie ne bloque pas le partage de mes publications de blogue. Est-ce que la solution est aussi simple? Partager des articles via mon blogue avec un petit commentaire éditorial?
Pourquoi pas faire le test. Je partage donc ce matin la présente chronique : https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2023-12-06/decider-entre-cisgenres.php La décision du gouvernement d'omettre les personnes non binaires et trans sur son grand comité de sage m'a profondément choqué. Je trouve cette décision risible et prouve, de nouveau, à quel point notre gouvernement n'est pas connecté avec la réalité. C'est l'attitude du on sait mieux que vous ce qui est bon pour vous. Pas d'expert sur la question, pas de référence aux études faites sur le sujet dans les dernières années. On repart à 0 parce que nous on sait, on va faire mieux. Avec la gestion des négociations avec le secteur public, l'investissement fait pour le hockey à Québec et le patinage de haute voltige sur le 3e lien, ce gouvernement n'est pas en mesure de faire mieux.
En tant que professionnel, je me dois de me baser sur les bonnes pratiques et des données probantes pour guider mes interventions auprès des personnes que j'accompagne. Je dois me référer à des experts sur des questions qui m'échappent, à travers des formations et des cours universitaires. Si moi je dois me soumettre à ce genre d'exercice, le gouvernement devait s'astreindre à des standards encore plus élevés. Leur gestion de cette question est au mieux de l'amateurisme, au pire de l'incompétence. En espérant que ces grands sages verront rapidement l'absurdité de leur choix et qu'ils rajusteront le tir.
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